Europe - 1 174 défaillances d'entreprises en 2023 - + 33,3 % de défaillances - La région retrouve son niveau de défauts de 2016 

OCCITANE TRIBUNE - Etude régionale Altares /

Occitanie : 5 329 défaillances d’entreprises en 2023  La région retrouve son niveau de défauts de 2016 

« Bien au-delà des « rattrapages » post Covid, les défaillances liées à la conjoncture ultra tendue s’accélèrent »

[Etude régionale Altares « Défaillances et sauvegardes d’entreprises : T4 et bilan 2023 »]  


Montpellier, le 8 février 2024 | Le groupe Altares – expert historique et référent de l’information sur les entreprises - dévoile aujourd’hui les chiffres des défaillances d’entreprises en Occitanie pour l’année 2023. Avec 5 329 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de 40 % par rapport à 2022. Un taux encore très élevé après la hausse historique (+68 %) de 2022. La région enregistre une tendance supérieure à celle observée en France qui avec 57 729 procédures ouvertes, enregistre une augmentation de 36 % par rapport à 2022. Les TPE sont naturellement les plus nombreuses mais les PME régionales sont très exposées.

Au regard du contexte inédit de « perma crise » dans lequel les entreprises naviguent depuis 4 ans, les seuils de défaillances, s’ils sont élevés, ne sont pas une surprise.

Trois départements accusent une très forte augmentation du nombre d’ouvertures de redressements et liquidations judiciaires, supérieure à +70%. C’est le cas des Hautes-Pyrénées (185 ; +76%), l’Aveyron (161 ; +75%) et la Lozère (40 ; +74%).

Un volume des défaillances conforme aux prévisions

Avec 5 329 procédures enregistrées, le volume des défaillances renoue avec les niveaux observés en 2016 (5 373). Une situation conforme aux prévisions. La hausse sur un an (+40%) est moins forte que celle exceptionnelle de 2022 (+ 68 %), mais reste toutefois la deuxième plus rapide de l’histoire, loin devant les +13% de 2008. 

Nombre de défaillances d’entreprises par type de procédure par année















L’augmentation des défauts de plus gros employeurs menace davantage d’emplois : 15 000 emplois ont été menacés en 2023 contre 12 200 en 2022

En Occitanie, les TPE concentrent l’essentiel des défaillances (93 %), et donnent donc le ton régional. Plus de 4 850 entreprises de moins de 10 salariés ont défailli en 2023, un nombre en augmentation de 39,7 % 

Pour les PME, la tendance accélère fortement, tout particulièrement chez celles comptant entre 10 et 49 salariés, avec 324 jugements en redressement ou liquidation directe, soit une hausse de plus de 50 % sur un an (52,1 %). Jamais autant de PME ont fait défaut au cours des dix dernières années.

Le nombre de cessations de paiement de sociétés de 50 salariés et plus se stabilise à 21 procédures.

Dans ces conditions, le nombre d’emplois menacés par ces défaillances dérape très rapidement. Les défaillances représentent 15 000 emplois contre 12 200 en 2022.

Les défaillances d’entreprises accélèrent dans la construction 

CONSTRUCTION

Le secteur de la construction concentre le quart des cessations de paiement et compte désormais 1 334 défauts (+46%) dont 1 107 dans les seules activités du bâtiment. Dans le gros œuvre, la construction de maisons individuelles parvient à stabiliser ses défauts (46), en revanche, la maçonnerie générale accuse une dégradation de + 49% (333 défauts).Dans le second œuvre, la sinistralité augmente rapidement dans les travaux de menuiserie bois et PVC (+60%) , plâtrerie (+52%)  ou peinture-vitrerie (+50%).

Dans l’immobilier, le nombre de cessations de paiement s’envole pour les agences (86 ; +161%). 

COMMERCE

Le commerce compte 1 130 défauts (+38 %). Dans le commerce de détail qui approche 720 procédures (717 ; +39%), des tendances lourdes sont relevées dans le commerce d'alimentation générale (100 ; +52%) et plus encore dans le commerce d'habillement (107 ; 75%).

SERVICES

Dans les services aux entreprises (631), la dégradation est rapide (+45%). Les activités de conseil en communication et gestion accusent des évolutions fortes (83 ; +60%). C’est encore plus sévère pour les activités de sécurité privée (31 ; +72%) et le nettoyage de bâtiments (67 ; +158%).

Dans les activités d’information et communication, la hausse est rapide dans la programmation informatique (40 ; + 43%).

Pour les services aux particuliers, les tendances restent lourdes pour les coiffeurs et soins de beauté (178 ; 60 %). 

INDUSTRIE 

L’industrie juste au-dessus des 350 défauts semble un peu mieux résister (+34%), portée par les activités de manufacture (182 ; + 27%) plus que par l’agroalimentaire (169 ; +42%). L’industrie manufacturière est toutefois fragilisée dans les activités d’imprimerie de labeur (19 ; +73%).

Le secteur agroalimentaire est porté par la boulangerie qui à elle seule compte 92 défauts (+ 28%). 

TRANSPORTS

Près de 150 transporteurs ont défailli en 2023 soit une hausse de 32 %. La tendance est plus défavorable dans le transport routier de marchandises interurbain qui compte 42 défaillances (+50 %) que dans le fret de proximité (60 ; +22%). 

RESTAURATION  

634 établissements de restauration ont défailli en 2023 (+ 46 %). Le rythme ralentit peu en restauration traditionnelle (375 ; + 40%) et reste soutenu pour la restauration rapide (250 ; +53 %).

 Les débits de boissons (99 ; + 11 %) présentent une tendance bien moins sévère que celle de la restauration, contrairement à l’hébergement (39 ; +77 %).

AGRICULTURE

L’élevage se distingue avec un net recul des défauts (31 ; -6 %).

La culture tente de résister (88 ; +19%) mais la culture de céréales est sous tension.

 

Thierry Millon conclut : « En ce début d’année 2024 l’incertitude gagne du terrain. Dans un contexte de croissance poussive, le levier finance est un moteur qui risque de manquer encore à de nombreuses entreprises pour leur permettre de répondre aux enjeux de transition écologique, Ressources Humaines et bien évidemment business. En dépit des crises successives qui s’enchainent depuis le début de la décennie, l’économie réelle tient mais les trésoreries des entreprises sont mises à mal. Le mur des faillites redouté depuis trois ans est moins que jamais envisagé, néanmoins, il est fondamental de se prémunir du risque de défaut de ses clients comme de ses fournisseurs stratégiques. Si les TPE sont les plus nombreuses à défaillir, 2023 a confirmé que les partenaires commerciaux PME et ETI sont, et devraient rester, également très exposés au risque. »

L’étude complète « Défaillances et sauvegardes d’entreprises – bilan 2023 » est disponible en ligne en cliquant ici

Méthodologie | Les statistiques Altares de défaillances d’entreprises comptabilisent l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro SIREN (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou Judiciaire (ex TGI - TI) 

Glossaire | La défaillance d’entreprise correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal de Commerce ou Judiciaire. Cela concerne aussi les ouvertures après résolution du plan de redressement. En revanche, les statistiques de défaillances ne considèrent ni les procédures amiables (mandat adhoc ou conciliation) ni les suites d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation).

À propos d’Altares - www.altares.com - http://blog.altares.com/

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OCCITANE TRIBUNE - Etude régionale Altares / (08-02-24)

 


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