Europe - Une nouvelle étude souligne le rôle vital de la Convention du patrimoine mondial pour la protection de la biodiversité
Didier DENESTEBE - UNESCO
Une nouvelle étude souligne le rôle vital de la Convention du patrimoine mondial pour la protection de la biodiversité
Paris, le 31 août 2023 – Un recensement réalisé par l'UNESCO et l'UICN révèle que les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO abritent plus de 20 % des espèces connues sur seulement 1 % de la surface terrestre. La sauvegarde de ces points chauds de la biodiversité est essentielle à la réalisation du Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) Kunming-Montréal. L'UNESCO appelle les 195 États parties à la Convention à accroître les investissements dans la conservation de leurs sites et à proposer l'inscription au patrimoine mondial des autres zones cruciales pour la conservation de la biodiversité.
Consultez notre cartographie des espèces vivant dans les sites du patrimoine mondial.
« Cette étude témoigne de l'importance des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO pour la protection de la biodiversité. Ces 1 157 sites ne sont pas seulement exceptionnels sur les plans historique et culturel, ils sont également essentiels à la préservation de la diversité de la vie sur Terre, au maintien des services écosystémiques vitaux et à la lutte contre le dérèglement climatique », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO.
Selon le tout premier état des lieux des espèces réalisé par l'UNESCO et l'UICN, les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO représentent moins de 1 % de la surface terrestre, mais ils abritent plus de 20 % de la richesse mondiale en espèces cartographiée, dont plus de 75 000 espèces de plantes, y compris des arbres, et plus de 30 000 espèces de mammifères, d'oiseaux, de poissons, de reptiles et d'amphibiens.
Ces sites constituent de remarquables observatoires naturels permettant de faire progresser les connaissances scientifiques, en concentrant à eux seuls plus de la moitié des espèces de mammifères, d’oiseaux et de coraux durs du monde. Ils sont également une source d’inspiration inépuisable pour de nouvelles initiatives de protection de l’environnement.
Le dernier rempart contre l’extinction
La Convention du patrimoine mondial confère le plus haut niveau de protection internationale à certains des sites les plus importants pour la conservation de la biodiversité dans le monde. On estime ’qu’ils protègent ainsi plus de 20 000 espèces menacées, dont un tiers de tous les spécimens d’éléphants, de tigres et de pandas, et au moins un dixième des spécimens de grands singes, de lions et de rhinocéros.
Pour certaines espèces en danger d'extinction, les sites du patrimoine mondial sont devenus la « dernière ligne de défense ». Ils abritent l'ensemble des rhinocéros de Java, des vaquitas (le plus petit cétacé au monde) et des iguanes roses, ainsi que plus de la moitié des rhinocéros de Sumatra, des orangs-outans de Sumatra et des gorilles des montagnes.
La Convention du patrimoine mondial favorise la coordination d'initiatives avec toutes les parties prenantes concernées : populations locales, autorités nationales et régionales, organisations internationales, entre autres – ce qui a donné lieu à de nombreuses réussites en matière de conservation. Par exemple, les mesures prises dans le parc national de Kaziranga (Inde) et le parc national de Chitwan (Népal), depuis leur inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au milieu des années 1980, ont eu pour résultat de plus que doubler le nombre de rhinocéros à une corne, qui s’élève aujourd'hui à environ 4 000.
L'humanité et la biodiversité sont profondément interconnectées
Les bienfaits de la biodiversité sont infinis et constituent le fondement même de notre relation avec la nature. La diversité des écosystèmes présents dans les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO permet de garantir des services environnementaux importants aux populations, notamment la protection des ressources en eau, ainsi que la création d'emplois et de revenus par le biais d'activités durables. Les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO contribuent également à renforcer le lien entre la nature et la culture. En effet, de nombreux sites culturels, y compris ceux situés dans des zones urbaines, contribuent également à la protection d'une importante biodiversité et constituent un allié dans la lutte contre le déclin de la nature.
Une action immédiate s'impose
Il y a toutefois urgence à amplifier encore les mesures de conservation : à chaque fois que la température moyenne augmente de 1°C, le nombre d'espèces menacées par des conditions climatiques dangereuses risque de doubler. En tant que hauts lieux de biodiversité, les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO doivent donc à tout prix être protégés par les États parties à la Convention.
Les sites du patrimoine mondial sont essentiels pour enrayer la perte de biodiversité à l’échelle mondiale
L'UNESCO encourage les États membres à donner la priorité aux sites du patrimoine mondial dans les stratégies et plans d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB), car ils sont essentiels à la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) Kunming-Montréal. L'étude est un outil supplémentaire permettant aux gestionnaires de sites de prendre les mesures nécessaires pour atteindre ces objectifs.
D'ici à 2025, tous les gestionnaires de sites du patrimoine mondial seront formés aux stratégies d'adaptation au dérèglement climatique, et d'ici à 2029, tous les sites disposeront d’un plan d'adaptation au dérèglement climatique, comme l'a annoncé la Directrice générale de l'UNESCO en novembre 2022 à l'occasion du 50e anniversaire de la Convention.
L'UNESCO et l'UICN remercient la Botanic Gardens Conservation International (BGCI), le Centre national d'analyse et de synthèse écologiques (NCEAS), l'Université de l'Arizona et l'Université du Connecticut pour leur contribution à cette étude.
En savoir plus
L'étude de l'UNESCO et de l'UICN sur la biodiversité dans les sites du patrimoine mondial
Didier DENESTEBE - UNESCO (31-08-23)
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